Suite à la parution de l’album Astérix chez les Pictes, nous avons convenu de former un panel de lecture composé de cinq membres d’une même famille âgé entre 8 et 37 ans. Voici le fruit de notre labeur.
Il y a peu de temps, nous avons eu le bonheur de mettre la main sur Astérix chez les Pictes, le dernier-né de la collection des Aventures du Gaulois du même nom. Il suit l’opus précédent qui nous avait laissés sur notre faim, tel Obélix devant un plat de lentilles. Nous avions donc deux peurs concernant cette nouvelle aventure. Un, qu’elle puisse ébrécher suffisamment la série pour la faire sombrer et disparaître tel un obscur navire-pirate. Deux, plus connue des amateurs, que le ciel ne nous tombe sur la tête tout juste après la lecture!
Certains changements sont intervenus depuis la parution précédente : nous assistons au changement officiel de la garde puisque Astérix chez les Pictes est le premier album (d’une longue série, nous espérons) fait totalement sans l’aide directe de M. Uderzo, qui a réussi, sans son complice Goscinny, à garder le village des irréductibles Gaulois bien en vie depuis l’album Le grand fossé.
Avec la nouvelle équipe composée de Jean-Yves Ferri au scénario et de Didier Conrad aux dessins, nous assistons à un réel retour aux sources qui est, à notre avis, des plus salutaires suite à un court et quasi incompréhensible flirt avec la culture nippone et ses Mechas du style de Goldorak. Au niveau des dessins, on sent une volonté de continuité avec l’œuvre originale même si les mordus remarqueront quelques détails qui trahissent la nouvelle patte de l’artiste (les traits faciaux de la femme d’Agecanonix ne sont plus tout à fait les mêmes), mais rien d’assez grave pour réussir à nous convaincre que nous sommes ailleurs que dans le petit village d’Armorique.
C’est au niveau des textes que se retrouve la plus belle surprise. On sent le désir du scénariste à revenir à la véritable recette gagnante d’Astérix : les jeux de mots dans les noms (autant dans la toponymie que pour les personnages); les références culturelles anachroniques et, bien sûr, l’humour à plusieurs niveaux qui permettent de savourer un album d’Astérix étant enfant et de le redécouvrir une fois adulte. Il est entendu que le cadre n’est pas parfait, il manque parfois la subtilité qui faisait le génie de Goscinny, mais, malgré une nécessaire période de « rodage », cela reste très encourageant pour la suite des aventures du petit Gaulois. Mission accomplie pour la nouvelle équipe Ferri et Conrad!
Seul vrai bémol, la psychologie des personnages n’est pas toujours conforme à ce que nous pourrions nous attendre. Par exemple, le fait qu’Obélix laisse de lui-même son fidèle Idéfix au village avant de partir à l’aventure a de quoi surprendre, mais bon, seuls les fous ne changent jamais d’idées et nous savons tous à quel point ils sont fous ces Gaulois, par Toutatis!!!
Astérix T35: Astérix chez les Pictes
Ferri, Jean-yves/ Conrad, Didier/ Goscinny/ Uderzo
Éditeur : Albert rené