En tant que Geek, la plupart d’entre nous doit connaître le NFC, ce protocole d’échange de données par contact entre téléphones ou avec des puces ad hoc. Le NFC, pour les ignares, signifie Near Field Communication, soit en bon français, Communication en Champ Proche. Et cela permet de faire tout un tas de choses. Peut-être sans le savoir, vous l’utilisez déjà, pour le passe Navigo (France) ou pour monter dans les autobus ou le métro de Montréal à la STM, pour payer avec votre carte de crédit sans avoir besoin de renseigner votre mot de passe, pour mettre le contact de votre voiture, pour permettre à votre vétérinaire de retracer le propriétaire d’un animal perdu, etc… Apple a décidé que cette technologie ne rejoindrait jamais les iphones. Google, Samsung, etc. ont quant à eux intégré des lecteurs de ces puces NFC, dans le dos de leurs appareils. Et grand bien leur en prend, car j’ai depuis décidé non seulement que je n’achèterai plus de iPhone, mais qu’en plus, je verrouillerai l’accès à mon téléphone à toute personne qui n’aurait pas la clé pour l’ouvrir. La clé? Une puce NFC évidement.

Voici l’histoire :

Je cherchais une façon de verrouiller mon téléphone à toute personne autre que moi. J’ai regardé pour acheter une puce NFC que je collerai sous ma montre, mais comme je change de montre de temps en temps, il m’en aurait fallu plusieurs, et ce, sans avoir la certitude que le déverrouillage fonctionne. Puis j’ai trouvé ceci :  Il s’agit d’une bague qui dispose non pas d’une, mais de deux puces NFC.

• La première puce, du côté du dos de la main, sert à ajouter des informations de type carte de visite, un code d’accès, etc.
• La seconde puce, du côté de la paume de la main, sert à ajouter des informations plus sensibles, comme par exemple une copie de la puce NFC de ma carte de crédit, pour payer juste en passant la main au dessus de la machine chez le commerçant.

Je me dis alors ‘Voici ce dont j’ai besoin’ . Ni une, ni deux, je mesure le diamètre de mon majeur gauche (chez un horloger bijoutier), et je passe commande….

Verdict :

Passées les premières minutes à regarder la bague, qui est, admettons-le, bien finie, essayons le système :

Première étape : mettre la bague au doigt.

Et déjà, premier problème, qui finalement risque d’être un problème assez récurent : la  bague est un peu trop petite pour mon majeur gauche, et un poil trop grande pour l’annulaire gauche. Et pourtant, j’avais pris le diamètre de mon majeur chez un horloger bijoutier. Puis un second problème survient : la bague est assez large et assez épaisse, et elle n’est donc pas des plus confortable. Mais passons outre. Je l’installe sur mon annulaire, à côté de ma bague de mariage. Elle flotte légèrement, mais bon…

Seconde étape : déverrouiller le téléphone.

Cette étape est un peu la raison d’être de cette bague : en effet, cette bague est comme la clé qui déverrouille l’accès à mon téléphone. Il a donc fallu installer un petit logiciel, qui est offert en téléchargement à tous les acheteurs de la bague et qui fait office de serrure pour accéder au téléphone. Je l’installe, je le configure (pas si simple d’ailleurs) et je vérifie si ça marche. En fait, ça va nécessiter un coup de main, c’est-à-dire qu’il va falloir que je repère le ‘sweet spot’, soit l’endroit où est localisé le lecteur de la puce NFC sur le téléphone. Et là, c’est un peu embêtant, car je ne sais pas exactement où est ce ‘sweet spot’. Je vais donc balayer toute la coque arrière du téléphone afin de pouvoir déverrouiller mon précieux. Mais je vais rapidement déchanter : le ‘sweet spot’ en question est en fait tout petit sur la coque arrière du téléphone, et la conséquence est que finalement, il faut parfois faire plusieurs essais pour pouvoir finalement accéder à l’écran d’accueil. Une vraie perte de temps. Mais un autre problème se greffe : la bague étant un peu flottante, la puce NFC qu’elle embarque bouge et tourne autour de l’axe de mon doigt, et peut se retrouver finalement un peu partout autour de mon doigt. Finalement, avant de déverrouiller la page d’accueil, il faut bien orienter la puce NCF vers la paume de la main, puis faire une petite recherche du lecteur NFC sur le téléphone pour enfin accéder à la page d’accueil. Encore perte de temps.

Et si le lecteur NFC n’est pas activé .. Que fais-je ?

En fait, on peut passer outre la barrière NFC en renseignant ses identifiants et accéder à son compte client. C’est fastidieux et cela exige un accès à Internet. Hélas pour moi, il m’arrive, pour préserver ma batterie, d’éteindre le NFC et le Wi-Fi. Il se peut même que vous ayez fait des réglages où vous vous retrouvez sans NFC ni Wi-Fi ni data. C’est très possible. Sachez qu’alors, vous n’aurez d’autre alternative que de faire un hard-reset. J’espère que vous aviez fait une sauvegarde!

Conclusion :

Bien que tentant de prime abord, j’ai renoncé à ce système. Encombrant, certes il l’est, mais c’est surtout le temps que je perds pour déverrouiller le téléphone qui m’a fait changé d’avis. En fait, j’ai surtout eu l’impression que la bague était la clé d’un coffre-fort mal réglé, trop jeune, et pas assez bien fini. Le petit programme qui nous est proposé au téléchargement pour protéger l’accès au téléphone n’est pas assez mûr pour me faire dire : ‘C’est de ça dont j’ai besoin”. Il me semble que par défaut, à chaque fois que j’allume l’écran, le lecteur de NFC devrait s’activer automatiquement. Qu’à défaut, il veille à ce qu’au moins l’accès à Internet ou le NFC soit en marche. Mais non. Par ailleurs, et cela est inhérent à la nature de l’objet, le fait qu’il s’agisse d’une bague rend le choix du diamètre délicat. En effet, si vous vous trompez, n’espérez pas la revendre sur les petites annonces. Trouver un acquéreur de surcroit avec le même diamètre de doigt relève du doux rêve. Au final, autant je trouve le concept intéressant et je ne regrette pas de l’avoir essayé, autant je pense qu’il existe certainement de meilleures solutions pour verrouiller un téléphone, et le déverrouiller facilement. Une montre avec bluetooth LE (Low Energy) devrait sûrement être une bonne alternative, ou alors faire comme cette arme à feu que l’on ne peut utiliser que si le bracelet de sécurité est sur le poignet du tireur.